p.86 – note 1
Abbé Félix Klein, Madeleine Semer, convertie et mystique, p.204 :
« C’est bien, en vérité, le même
genre d’émoi qu’éprouvait Madeleine au début de sa nouvelle vie, lorsque, après
une prière apaisante, elle se sentait tout à coup "saisie, possédée par
une flamme intérieure dont rien ne lui avait donné l’idée" et qui lui
faisait souffrir, en les bénissant, des tourments inconnus… »
Abbé Félix Klein, Madeleine Semer, convertie et mystique, p.203-204 :
« Peut-être, cependant, serait-il
facile de faire plus d’un rapprochement entre ce qu’elle nous a dit de ses
premières révélations et la page bien connue où sainte Térèse décrit ainsi le
ravissement, qui est une des formes particulières de l’extase :
"Dieu, prévenant toute pensée et toute préparation intérieure, fond sur
vous avec une impétuosité si soudaine et si forte, qu’on se sent enlevé comme
par une nuée ou un aigle et transporté on ne sait où. Mais, comme vous ne savez
où vous allez, la faible nature éprouve, à ce moment si délicieux d’ailleurs,
je ne sais quel effroi dans les commencements. L’âme doit donc montrer ici
beaucoup plus de résolution et de courage que dans les états précédents."
(Sainte Térèse, Vie, Ch. XX) »
Abbé Félix Klein, Madeleine Semer, convertie et mystique, p.218 :
« Plusieurs fois, mais une surtout,
j’ai été tirée comme hors de moi-même, dans l’émotion que j’allais voir, que
j’étais proche de merveilles nouvelles. J’allais, mais il fallait vouloir, et
j’ai eu peur du vertige ; on dirait que l’âme aussi peut avoir à se jeter
dans l’abîme…
Père, il faut me fortifier, m’encourager
par des paroles et des ordres à être complètement abandonnée à la volonté de
Dieu, à accepter, à braver ces craintes où l’on croit que la vie, la raison
peuvent sombrer. Je comprends sainte Térèse disant qu'avant certaines grâces,
ses cheveux se dressaient sur sa tête. Il faut vouloir cela et se jeter quand
même dans les bras de Dieu ? »
Abbé Félix Klein, Madeleine Semer, convertie et mystique, p.219 :
« … cette vie nouvelle, cette joie,
cette possession, cette union qui n’est que délices, défaillance d’amour, quand
elle est ressentie au centre de notre être, peut monter et, il semble, envahir
l’esprit. Dans tous les cas la prise est sensible alors dans ma tête. J’ai
besoin de tenir mon front. Je crois voir une ombre l'envahir, le couvrir ;
tandis qu’elle s’avance j’ai l’impression d’un don à faire. Y a-t-il un abandonnement particulier de la raison ? est-ce ce qu’on appelle le "ravissement
d’esprit" ? Ce qui m’arrête, c’est bien cela : je sens que la
raison va sombrer, pour un moment sans doute, que je vais cesser de
m’appartenir, de me contrôler… »