p.510
– note 2
Lettres de "Consummata"
à une carmélite ; Marie de la Trinité,
p.145-146 :
« J’aurais aimé
venir chanter près de vous les miséricordes infinies de notre Grand Dieu
d’Amour le 24 [avril] car c’était l’anniversaire de mon baptême, première grâce
qui fut la source de tant d’autres !... […] Je voudrais chanter mon amour
reconnaissant, mais je ne le puis pas ! C’est trop, c’est plus que tout ce
qu’on peut en dire, et je ne puis que demeurer anéantie et toute perdue en Lui…
Toute consommée en mon unité avec Lui, je ne puis que me répéter : "Suscitans a terra inopem, et de stercore erigens pauperem…" et autres choses semblables. C’est
tellement bien cela : cette âme la plus basse, pauvre, imparfaite qui soit,
Il l’a consommée tout en Un avec Lui… Non, jamais il n’a fait d’aussi grand
miracle.
Quelles délices on
goûte à se sentir si pauvre, si méprisable vraiment !... Que j’aime cette
vérité qui me découvre de plus en plus l’abîme de ma misère ; que je
serais heureuse de la laisser voir à tous, et quelle joie je ressens lorsque je
me sens un peu connue et traitée pour ce que je suis !...
Lui… Mais puis-je le
regretter ? Il a si admirablement tout fait en moi, Lui seul, et il me
semble qu’Il ne veut de moi que l’humilité. »