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note 1
Abbé Félix Klein, Madeleine Semer, convertie et mystique, p.263-264 :
« Madeleine était de ceux qui
comprennent la mort ainsi qu’on doit la comprendre ; comme la grâce des
grâces et le couronnement de la vie chrétienne. La mort n’est pas une fin, mais
un commencement ; elle ne marque pas l’heure où notre personne se dissout,
mais l’heure où elle s’épanouit. Elle rend consciente notre possession de la
vie divine, elle supprime les obstacles qui nous empêchaient d’en jouir, elle
lui permet de produire enfin ses splendides conséquences. "Quand vous
imaginez que vous allez mourir, écrivait l’abbé de Tourville, dites-vous :
tant mieux ! Je vais voir l’Admirable." Mihi vivere Christus est et mori lucrum affirme Paul dans son langage
intraduisible : signifiant par là que le Christ
est déjà sa vie et que mourir, dès lors, lui est tout avantage, puisque le
grand effet de la mort sera de dissiper les ombres qui voilaient une si grande
merveille.
Ce n’était pas autrement qu’en jugeait
Madeleine. A son fils converti, et encore dans la bataille, elle écrivait le 12
janvier 1918 : "J’aime que tu dises : ‘Le sens de la mort est
aussi celui de la vie’. C'est tellement vrai ! Il y a des gens que j'étonne en
leur disant : Je vis pour mourir ; la mort est la grande idée de ma vie. Je
vois que tu comprends comme moi’’. Et déjà 14 mois plus tôt, le 28 novembre
1916 : "Je pense si profondément à la mort qu’elle me semble la seule
réalité de la vie" »