p.148
– note 2
Louis Chardon, La
Croix de Jésus, p.259 :
Quand saint
Grégoire de Nazianze a dit que l'amour sacré était un
doux tyran, il a fait connaître la conduite de Dieu dans les âmes qu'il dispose
à la perfection souveraine de la charité. Il a coutume de s'introduire
premièrement par les amorces et par les charmes de ses caresses, avec
lesquelles, s'étant rendu le maître de l'esprit et de toutes ses puissances, il
change bientôt de face et de traitement. Il entreprend de les rendre, durant le
voyage, semblables à Jésus crucifié, duquel elles doivent porter l'image,
auparavant que, dans le ciel, elles prennent la parfaite conformité avec sa vie
de gloire. Il les caresse d'abord, et puis il les exerce. Il les apprivoise
pour, par après, les mettre dans la lice de combattre et pour les rappeler
souvent dans les occasions de vaincre. Il gagne accortement leurs affections
par les tendresses des sentiments qu'il fait regorger dans leur sein, pour
tirer bientôt, au milieu des plus vertes rencontres, les assurances de leur
force et de leur fidélité.